Vous êtes chanteurs ou instrumentistes et vous souhaitez vous engager au service de la liturgie traditionnelle, n’hésitez pas à nous rejoindre !

La Schola Sainte Cécile chante dans la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican

Nous offrons des cours de chant gratuits chaque samedi de 16h30 à 17h30 : travail du souffle, pose de voix, vocalises, découverte du chant grégorien et du chant polyphonique.

Les Petits Chantres de Sainte Cécile - maîtrise d'enfants

Votre enfant a entre 8 et 15 ans et souhaite chanter ? Inscrivez-le aux Petits Chantres de Sainte Cécile (filles et garçons). Répétitions le mercredi à 18h30 et le dimanche à 10h30.

Retrouvez les partitions que nous éditons, classées par temps liturgique ou par compositeur. Elles sont téléchargeables gracieusement.

Le calice du sacre des rois de France

Calice du sacre des rois de France
Calice du sacre des rois de France

Le calice du sacre des rois de France, appelé aussi calice de saint Remy, fait partie du trésor de la cathédrale de Reims et est exposé au Musée du Palais du Tau à Reims. Classé monument historique, il fait partie des regalia de la couronne de France, car il servait à l’occasion du sacre des rois de France.

Ce rare chef d’œuvre d’orfèvrerie est en or pur, relevé d’émaux cloisonnés, de filigranes et de pierres précieuses et semi-précieuses de formes et de natures diverses. Par la forme large et évasée de sa coupe, il ressemble davantage à nos ciboires modernes. Les émaux qui le décorent sont d’une transparence et d’une finesse surprenante, ainsi que d’une très grandes variétés. Des bandes de filigranes enrichies de perles courent sur la coupe et le pied, divisant le calice dans la hauteur en six compartiments. Le nœud qui unit la coupe à son pied est rond, couvert de filigranes d’or, de pierres et de losanges émaillés. On compte pour la décoration de ce vase sacré sept émeraudes, six grenats, cinq saphirs, un faux onyx, neuf agates, plusieurs cornalines, une pierre de jaspe, de la lave du Vésuve. Plusieurs de ces pierres précieuses et semi-précieuses sont gravées de représentations antiques, et semblent bien de ce fait avoir été des réemplois de pierres de l’Antiquité romaine : une cornaline est ainsi gravée d’un capricorne et d’un gouvernail, symboles de l’empereur Auguste qui était né sous le signe du capricorne ; une prase représente la Fortune trônant, tenant une corne d’abondance et le globe terrestre ; sur un grenat figure Apollon rayonnant, tenant une tête de cerf ; un jaspe vert enfin comporte la gravure de Mercure avec son caducée.

La hauteur totale du calice de saint Remy est de 17 cm et le diamètre de sa coupe de 15 cm. Sur le pied du calice a été gravée l’inscription latine suivante :

QUICUMQUE HUNC CALICEM INVADIAVERIT VEL AB ECCLESIA REMENSI ALIQUO MODO ALIENAVERIT ANATHEMA SIT. FIAT. AMEN.
Quiconque s’emparerait de ce calice ou l’aliénerait de l’Eglise de Reims de quelque manière que ce soit, qu’il soit anathème. Qu’il en soit ainsi. Amen.

Ce calice servait aux sacres des rois de France dans la cathédrale de Reims : c’est dans cette coupe que le roi nouvellement sacré communiait sous l’espèce du vin après l’archevêque. Lorsque le roi communiait au Précieux Sang avec le calice de saint Remy, une nappe de communion était tendue, tenue par le Grand Aumônier de France & le premier aumônier du Roi côté autel, et par deux princes de la famille royale côté nef (les comtes de Provence et d’Artois, frères du Roi, lors du sacre de Louis XVI). 25 rois de France y trempèrent leurs lèvres. Sur la patène qui lui était associée (qui est perdue depuis la révolution), l’archevêque de Reims mélangeait le saint chrême avec un peu de baume extrait de la Sainte Ampoule afin de procéder ensuite aux onctions du sacre.

Tous les anciens inventaires du Trésor de la cathédrale de Reims le désignent comme “calice de saint Remy”. Pourquoi cette désignation, alors que ce calice n’a probablement été exécuté que vers la fin du XIIème siècle ?

Tout d’abord, le Testament de saint Remy, évêque de Reims qui baptisa le roi Clovis, fait mention d’un calice donné par ce pontife à la cathédrale de Reims :

Le roi Clovis, d’illustre mémoire, dont j’ai parlé souvent, et que j’ai tenu sur les fonts de baptême, comme je l’ai dit plus haut, a daigné me donner un vase d’or de dix litres pour en faire ce que je jugerai à propos. J’ordonne qu’on en fasse pour toi, ô mon héritière, un ciborium en forme de tour et un calice orné de figures, et je veux qu’on y place l’inscription que j’ai fait mettre sur un calice d’argent de l’église de Laon. Ce que je ferai, si je vis assez longtemps ; et si je meurs, c’est vous, ô Loup, évêque, fils de mon frère, qui, par respect pour la dignité épiscopale, vous chargerez de ce soin”.

Notons que le ciborium dont fait état ce texte désigne dans la Gaule chrétienne un vase servant à la conservation de la réserve eucharistique. Toutefois, le calice du Vème siècle, réalisé sur l’ordre de saint Remy, fut hélas cédé (avec sa patène, une croix d’or couvertes de pierreries, plusieurs croix d’or et d’argent) par l’archevêque Hincmar de Reims (806 † 882) pour payer le rachat des captifs de Reims rançonnés par les Normands.

La thèse de M. l’Abbé Cerf au Congrès archéologique de France tenu à Reims en 1861, fut que le ciborium de saint Remy était devenu inutile en 1194, puisqu’à cette date, Alexandre, archidiacre de Reims fait don d’un vase en vermeil pour conserver le Saint Sacrement dans une nouvelle suspension eucharistique au dessus du maître autel ; ce ciborium fut fondu et converti en calice, les pierres actuelles pourraient du reste provenir de ce vase antique du Vème siècle réemployées pour l’occasion. Il n’est pas impossible non plus que l’inscription d’anathème qui orne le calice actuel garde le souvenir de l’inscription du calice originel exécuté sur l’ordre de saint Remy, son testament indiquant bien la présence d’une inscription à réaliser sur le calice.

Voici comment un inventaire de la cathédrale de Reims décrit en 1669 ce calice de saint Remy :

Un calice de sainct Remy, de fin or, garni de plusieurs pierres précieuses, tout à l’entour d’iceluy, avec une platine aussi d’or, faicte en l’année 1367, l’ancienne ayant été perdue. Les dicts calice et platine pèsent ensemble six marcs et six onces et demie. Sur le pied est l’inscription suivante : Quicumque hunc calicem invadiaverit vel ab hac ecclesia Remensi aliquo modo alienaverit anathema sit. Fiat. Amen.

Ce calice fut aliéné en 1792 par les Révolutionnaires et porté au district de Reims. Il aurait dû être fondu comme le fut probablement la patène de 1367 qui l’accompagnait, mais il aurait été oublié et fut finalement déposé au Muséum central des arts de la République au titre des œuvres dont la conservation paraissait importante pour les Sciences et les Arts, puis le précieux calice fut déposé au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. L’empereur Napoléon III, à son passage à Reims, ayant appris que ce joyau du trésor de la cathédrale était conservé à Paris, le fit restituer à la cathédrale de Reims. Le 19 mars 1861, Mgr d’Arras, aumônier de l’empereur, le remit lui-même à l’archevêque de Reims, en présence du chapitre de la métropole, du conseil de fabrique et des autorités de la ville. Vous pouvez l’admirer aujourd’hui en visitant le Palais du Tau.

Programme de la Solennité du Très-Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie

La victoire de Lépante peinte par Paul VéronèseSaint-Eugène, le dimanche 1er octobre 2023, grand’messe de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Cette fête de Notre-Dame du Très-Saint-Rosaire célèbre l’éclatante victoire navale obtenue le 7 octobre 1571 à Lépante (dans le golfe de Patras, en Grèce) par les armées chrétiennes de la Sainte Ligue, conduite par don Juan d’Autriche, contre les Turcs, pourtant très largement supérieurs en nombre, mais qui subissent une écrasante défaite : les Ottomans perdent plus de 30 000 hommes (sans compter ceux qui sont massacrés à terre par les Grecs révoltés), 192 de leurs vaisseaux sont capturés ou coulés (sur les 273 engagés) contre seulement une douzaine pour les chrétiens. 15 000 forçats chrétiens sont aussi libérés de leurs fers. Il s’agit probablement de la plus importante bataille navale de l’histoire.

Avant la bataille, afin d’implorer la protection céleste sur la flotte, le pape saint Pie V avait ordonné un jubilé solennel, un jeûne et la prière publique du Rosaire.

Le soir de la bataille, le pape va brusquement de son bureau à la fenêtre, où il semble contempler un spectacle. Puis il se retourne et dit aux prélats qui l’entourent : “Allons rendre grâce à Dieu : notre armée est victorieuse”. C’était le 7 octobre un peu avant 5 heures du soir, à l’heure où don Juan, victorieux, s’agenouillait sur le pont de son navire pour remercier Dieu de sa protection. La nouvelle de la victoire ne devait parvenir à Rome que 19 jours plus tard, le 26 octobre, confirmant ainsi la révélation faite au souverain pontife.

En commémoration de la glorieuse victoire de Lépante, Pie V ajoute aux Litanies de la très Sainte Vierge, une invocation supplémentaire : Auxilium christianorum, ora pro nobis – Secours des chrétiens, priez pour nous. Le Pape institue aussi la fête liturgique de Notre-Dame de la Victoire et fait insérer au Martyrologe romain à la date du 7 octobre la mention suivante :

“Mémoire de sainte Marie de la Victoire, que le souverain pontife Pie V ordonna de renouveler chaque année, à cause de l’insigne victoire navale remportée ce jour-là par les chrétiens sur les Turcs, grâce au secours de la Mère de Dieu.”

Grégoire XIII renouvelle en 1573 l’ordonnance de saint Pie V, ajoutant que désormais la fête aura lieu tous les premiers dimanches d’octobre, dans toutes les églises où se trouve un autel ou une chapelle sous l’invocation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et qu’elle portera désormais ce même nom. Répondant à l’instante prière de la Reine Marie-Anne, le pape Clément X étend en 1671 la fête du Saint-Rosaire à toute l’Espagne, sans condition. Clément XI étend en 1716 la fête du Saint-Rosaire à toute l’Eglise, en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en Hongrie. Le 11 septembre 1887, Léon XIII ordonne de célébrer dans toute l’Eglise, sous le rite de seconde classe, ladite solennité et l’office de Notre-Dame du Rosaire fixé au premier dimanche d’octobre, en sorte que cette fête ne puisse être transférée à un autre jour, si ce n’est en cas d’occurrence d’un office de rite supérieur. La réforme de saint Pie X la fixe au 7 octobre en 1914, mais le 1er dimanche d’octobre reste le jour propre de la solennité externe de la fête.

Guglielmo Caccia (Il Moncalvo), Notre-Dame du Rosaire, circa 1608“Il est un rite pieux selon lequel, contre les dangers que court le monde, on récite l’Ave Maria autant de fois qu’il y a de psaumes de David, en faisant précéder chaque dizaine de l’Oraison dominicale. Avec notre Autorité apostolique, Nous approuvons ce Psautier de la Vierge. Chaque jour, le Rosaire procure des avantages aux chrétiens.” Urbain IV († 1264)
“Le Rosaire est le fouet du démon.” Adrien VI († 1523).
“Le Rosaire est un moyen donné par le Ciel pour apaiser la colère de Dieu.” Grégoire XIII (1573)
“Le Rosaire est un moyen merveilleux pour détruire le péché et recouvrer la grâce de Dieu.” Grégoire XIV († 1591)
“Le Rosaire est le trésor des grâces.” Paul V († 1621)
“Le Rosaire est le remède souverain aux erreurs et aux vices.” Benoît XII († 1730)
“Grande est la force d’une armée qui tient en main non l’épée mais le Rosaire.” Pie IX († 1878)

A la sainte messe :

  • Procession d’entrée: Litanies de la Sainte Vierge – Chant de Besançon
  • Introït – Inclina Domine (ton i.)
  • Kyriale : Missa IX Cum Iubilo – mémoire du XIXème dimanche après la Pentecôte
  • Epître : Proverbes VIII, 22-24 & 32-35 : Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies ; avant qu’il créât aucune chose, j’étais dès lors.
  • Graduel – Propter veritatem (ton v.)
  • Alleluia – Solemnitas gloriosæ Virginis Mariæ (ton vii.)
  • Evangile : Luc I, 26-38 : L’ange étant entré où elle était, lui dit : Je vous salue, ô pleine de grâce ! le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre les femmes.
  • Après l’homélie : extrait du deuxième mouvement du duo en Ré majeur de Joseph Haydn (1732 † 1809), maître de chapelle à Esterhaz et Eisenstadt
  • Credo III
  • Offertoire – In me gratia (ton viii.)
  • Pendant les encensements de l’offertoire : Ave Maria – César Franck (1822 † 1890), organiste & maître de chapelle de la basilique Sainte-Clotilde
  • Après la Consécration : O salutaris Hostia de la Messe brève « Aux Chapelles » de Charles Gounod (1818 † 1893)
  • Pendant la communion : Magnificat H. 72 de Marc-Antoine Charpentier (c. 1645 † 1704), maître de chapelle de Marie de Lorraine, duchesse de Guise, du Dauphin, fils de Louis XIV, des Jésuites puis de la Sainte Chapelle de Paris
  • Communion – Florete flores (ton i.)
  • Prière pour la France, sur le ton royal – harmonisation traditionnelle de Notre-Dame de Paris
  • Ite missa est XI
  • Au dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Reine de France, priez pour nous – cantique d’Aloys Kunc (1832 † 1895), maître de chapelle de la cathédrale de Toulouse & de Notre-Dame-des-Victoires – harmonisation : Nicolas Vardon

IIndes vêpres de la solennité du Très-Saint Rosaire avec mémoire du XVIIIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O sacrum convivium du VIIème ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1830.
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Tota pulchra es Maria, prose du Ier ton.
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium du Ier ton.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
  • Chant d’action de grâces : Laudate Dominum – Psaume CXVI du IInd ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1861.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres et du salut du Très-Saint Sacrement au format PDF.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres du XVIIIème dimanche après la Pentecôte au format PDF.

Programme de la fête de la Dédicace de saint Michel Archange, patron secondaire de la France

Saint Michel Archange terrassant le dragonSaint-Eugène, le vendredi 29 septembre 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 19h.

En 1424, l’Archange saint Michel se présente ainsi à sainte Jeanne d’Arc : “Je suis Michel, le protecteur de la France”.

Saint-Michel archange est le chef des armées angéliques ; son nom signifie Qui est comme Dieu ?. Il est cité à quatre reprises dans l’Écriture :

  1. Daniel X, 13 & 21 : Gabriel déclare à Daniel, lorsque celui-ci demande à Dieu de permettre la Juifs de retourner à Jérusalem : “Le prince du royaume des Perses m’a résisté vingt et un jours ; mais Michel, le premier d’entre les premiers princes, est venu à mon secours (…) Mais je t’annoncerai présentement ce qui est marqué dans l’écriture de la vérité ; et nul ne m’assiste dans toutes ces choses, sinon Michel, qui est ton prince.
  2. Daniel XII, 1 : l’ange parlant de la fin du monde et l’Antéchrist déclare : “En ce temps-là Michel, le grand prince, s’élèvera, lui qui est le protecteur des enfants de votre peuple ; et il viendra un temps tel qu’on n’en aura jamais vu un semblable, depuis que les peuples ont été établis jusqu’alors. En ce temps-là tous ceux de votre peuple qui seront trouvés écrits dans le livre, seront sauvés.”
  3. Epître de saint Jude 9 : “Cependant l’archange Michel dans la contestation qu’il eut avec le diable touchant le corps de Moïse, n’osa le condamner avec exécration ; mais il se contenta de dire : Que le Seigneur te réprime”. Saint Jude fait ici allusion à une ancienne tradition orale juive d’un différend entre Michel et Satan sur le corps de Moïse (Origène en parle dans son De Principiis III.2.2).
  4. Apocalypse XII, 7-9 : saint Jean évoque le grand combat eschatologique de Michel contre le diable : “Il y eut un grand combat dans le ciel : Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon avec ses anges combattait contre lui. Mais ceux-ci furent les plus faibles ; et depuis ce temps-là ils ne parurent plus dans le ciel. Et ce grand dragon, cet ancien serpent qui est appelé le Diable et Satan, qui séduit tout le monde, fut précipité ; il fut précipité en terre, et ses anges avec lui.”

Suite à ces passages scripturaires, la tradition chrétienne attribue quatre offices à saint Michel : celui de lutter contre Satan, celui d’arracher les âmes des fidèles à la puissance de l’Ennemi, en particulier à l’heure de la mort, celui d’être le champion de l’Eglise militante, et en particulier des chevaliers chrétiens, enfin celui de conduire les âmes au jugement dernier (cf. l’offertoire de la messe des morts).

Dans le rit romain, la fête du 29 septembre est à l’origine la fête de la dédicace au Vème siècle d’une basilique située sur la via Salaria à 6 miles au Nord de Rome, dédiée à saint Michel & à tous les Anges, basilique qui disparut au cours du Xème siècle. Le Sacramentaire léonin place cette fête au 30 septembre sous le titre de Natale basilicae Angeli via Salaria et possède pas moins de cinq formulaires de messe pour ce jour, dont trois mentionnent explicitement saint Michel (les deux autres fêtant plus généralement tous les Anges). Le Sacramentaire gélasien donne la date du 29 septembre et appelle la fête S. Michaelis Archangeli tandis que le Sacramentaire grégorien l’appelle à la même date Dedicatio Basilionis S. Angeli Michaelis. Bien que conservant dans le missel romain l’antique titre de Dédicace de saint Michel Archange, la fête ne possède plus aucun caractère, ni au niveau des textes ni des rubriques, de fête de dédicace.

Les hymnes de l’office romain de ce jour ont été composée par saint Rhaban Maur de Fulda (c. 780 † 856), archevêque de Mayence. L’hymne des laudes mentionne en particulier les 3 archanges Michel, Gabriel & Raphaël.

Nous disons qu’il y a neuf ordres d’Anges. En effet, nous savons positivement par le témoignage de la sainte Écriture, qu’il y a : des Anges, des Archanges, des Vertus, des Puissances, des Principautés, des Dominations, des Trônes, des Chérubins et des Séraphins. Qu’il y ait des Anges et des Archanges, presque toutes les pages sacrées l’attestent ; quant aux Chérubins et aux Séraphins, il en est souvent question, comme on le sait, au livre des Prophètes. De plus, l’Apôtre saint Paul énumère les noms de quatre ordres dans ce passage de son Épître aux Éphésiens : “Au-dessus de toute Principauté, de toute Puissance, de toute Vertu, de toute Domination.” Il dit encore en écrivant aux Colossiens : “Soit les Trônes, soit les Puissances, soit les Principautés, soit les Dominations.” En joignant donc les Trônes aux quatre ordres dont il a parlé aux Éphésiens, on a cinq ordres ; et si l’on y ajoute les Anges et les Archanges, les Chérubins et les Séraphins, on trouve qu’il existe réellement neuf ordres d’Anges.
Sermon de saint Léon le Grand, pape, IVème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au second nocturne.

A la sainte messe :

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme de la solennité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne secondaire de la France

Saint-Eugène, le dimanche 24 septembre 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

Mémoire du XVIIème dimanche après la Pentecôte

Ayant lu dans la Sainte Écriture cette invitation : “Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi”, elle voulut, dans son désir de plaire davantage au Très-Haut, devenir petite selon l’esprit, et, avec une confiance toute filiale, elle se livra pour toujours à Dieu, comme au plus aimant des Pères. Cette “voie de l’enfance spirituelle” selon la doctrine de l’Évangile, elle l’enseigna aux autres, spécialement aux novices qu’elle était chargée, par obéissance, de former aux vertus religieuses ; et ainsi, toute remplie d’un zèle apostolique, elle montra le chemin de la simplicité évangélique à un monde enflé d’orgueil et attaché aux vanités. Jésus, son Époux, l’enflamma profondément du désir de souffrir et dans son âme et dans son corps. Bien plus, considérant avec une extrême douleur, combien l’amour de Dieu est universellement rejeté, deux ans avant sa mort, elle s’offrit en victime à l’Amour très miséricordieux de Dieu. Alors, comme elle le rapporte elle-même, elle fut blessée d’une flamme du céleste feu. Enfin, consumée d’amour, ravie en extase, et murmurant avec une ferveur extrême : “Mon Dieu, je vous aime !” elle s’envola vers son Époux, le trente septembre de l’année mil huit cent quatre-vingt-dix-sept, étant âgée de vingt-quatre ans. La promesse qu’elle avait faite en mourant, de faire tomber sur la terre une perpétuelle pluie de roses, dès son entrée au Ciel elle l’a réalisée, et la réalise encore de nos jours, par d’innombrables miracles. C’est pourquoi le Souverain Pontife Pie XI l’a inscrite parmi les Vierges Bienheureuses et deux ans après, au cours du grand jubilé il l’a solennellement placée au nombre des Saintes, puis constituée et déclarée Patronne spéciale de tous les Missionnaires. Pie XII, accédant aux vœux de tous les évêques de France a établi et déclaré que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus serait auprès de Dieu patronne secondaire de toute la France.
Vie de sainte Thérèse, VIème leçon des vigiles nocturnes de sa fête, au second nocturne.

A la messe :

IIndes vêpres de la solennité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avec mémoire du XVIIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : O sacrum convivium du VIIème ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1830.
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Sub tuum præsidium, du Ier ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1830.
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Pastor ovium du Ier ton.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
  • Chant d’action de grâces : Laudate Dominum – Psaume CXVI du IInd ton, tiré du processional de Bayeux & Lisieux de 1861.

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et du salut du Très-Saint Sacrement au format PDF.
Télécharger le livret de la mémoire des IIndes vêpres du XVIIème dimanche après la Pentecôte au format PDF.

Sainte Thérèse secoure les soldats durant la Grande Guerre - Fusain de Pierre Léon Adolphe Annould de 1915.
Sainte Thérèse secoure les soldats durant la Grande Guerre – Fusain de Pierre Léon Adolphe Annould de 1915.

Programme du XVIème dimanche après la Pentecôte – saint Silouane l’Athonite – après-fête de la Nativité de la Mère de Dieu – dimanche avant l’Exaltation de la sainte Croix – ton 7

Saint Silouane l'AthoniteParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 24 septembre 2023 du calendrier grégorien, 11 septembre 2023 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VII de l’Octoèque. L’office de ce jour combine le XVIème dimanche après la Pentecôte, la fête de notre Vénérable Père Silouane l’Athonite, l’après-fête de la Nativité de la Mère de Dieu et le dimanche avant la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.

Saint Silouane l’Athonite (Силуан Афонский) est né en 1866 en Russie, dans le village de Chovskoïé (gouvernement de Tambov) et s’appelle à sa naissance Syméon Ivanovitch Antonov. Il grandit dans une famille paysanne pieuse : outre le père et la mère elle se compose de cinq garçons et deux filles.Dès son plus jeune âge, il montre un vif intérêt pour la foi chrétienne. Son père Ivan, un homme sans instruction, mais plein de douceur et de sagesse, le marque tout particulièrement : alors qu’il sera déjà un moine confirmé, saint Silouane déclarera : “Je ne suis pas parvenu à la mesure de mon père”, ou encore “j’aimerais avoir un starets comme lui.”

Il a dix-neuf ans quand il trouve la foi. Il pense sans cesse à Dieu et prie beaucoup en versant des larmes. Il sent qu’il change intérieurement et éprouve un attrait pour la vie monastique. Mais son père lui refuse la permission de se rendre au Monastère des Grottes de Kiev : “Fais d’abord ton service militaire, ensuite tu seras libre d’y aller.” Cette ferveur religieuse exceptionnelle ne dure cependant que trois mois puis Syméon se remet à vivre comme les autres jeunes gens de son village.

Après quelques mois de vie dissolue, et alors qu’il est assoupi dans un léger sommeil, Syméon voit un serpent qui se glisse dans sa bouche et pénètre dans son corps. Il se réveille en proie à un violent dégoût et entend aussitôt une voix d’une beauté et d’une douceur extraordinaire : “Tu as avalé un serpent en rêve et cela te répugne. De même je n’aime pas voir ce que tu fais.” Bouleversé Syméon a aussitôt la conviction profonde que cette voix est celle de la Sainte Vierge. Jusqu’à la fin de ses jours, il rendra grâce à la Mère de Dieu qui a daigné le visiter et le relever dans sa chute. “Maintenant j’ai vu combien le Seigneur et la Mère de Dieu ont pitié des hommes.”

Cet épisode de sa vie survient juste avant son entrée au service militaire, où il est sert pendant cinq ans au bataillon du génie de la Garde impériale. Vers la fin de son service, il se rend avec le secrétaire de sa compagnie chez saint Jean de Cronstadt pour lui demander ses prières et sa bénédiction. Il lui laisse écrit ces quelques mots: “Mon père, je veux devenir moine. Priez pour que le monde ne me retienne pas.”

Après avoir quitté l’armée en 1892, il se rend au Mont-Athos, où il entre au monastère de Saint-Panteleimon – le Rossikon, l’immense monastère des Russes, qui compte alors 2000 moines et une population de 9000 ouvriers et pèlerins.

La vie monastique de notre saint est caractérisée par une intense lutte spirituelle. Il est profondément conscient de sa propre indignité et de sa lutte contre les passions et les tentations. Sa prière incessante et sa recherche de la grâce divine sont au cœur de sa spiritualité.

Encore novice, il est dans sa cellule, en fin d’après-midi, avant les Vêpres, et pense : “Dieu est inexorable, on ne peut pas le fléchir !” Il éprouve alors un sentiment de délaissement absolu ; son âme est plongée dans les ténèbres d’une angoisse infernale. Mais voici qu’en réponse à sa détresse, le Seigneur apparait au jeune novice pendant les Vêpres dans la chapelle du saint Prophète Elie, à droite des Portes Royales, là où se trouve l’icône du Sauveur : Silouane voit le Christ Vivant. Le doux regard du Christ rayonnant de joie, pardonnant tout et infiniment bon attire à lui son être tout entier.

Après cette apparition, quinze années d’alternance de grâce et d’abandon commencent. Entre temps il fait profession monastique sous le nom de Silouane (Sylvain en français), en l’honneur de saint Silouane le Grand. Il écrira : “Si le Seigneur ne m’avait fait connaitre au commencement de quel amour il aime les hommes, je n’aurais jamais supporté une seule de ces nuits, et j’en ai eu une multitude.”

Saint Silouane l'Athonite vers 1930Vers 1906, au cours d’une de ces nuits terribles de déréliction a lieu l’épisode le plus célèbre de la vie de saint Silouane. Ne parvenant pas malgré ses efforts, à la prière pure, Silouane se lève pour faire des métanies, mais l’immense silhouette d’un démon s’interpose devant les icônes attendant qu’il s’incline devant lui. Silouane s’assied à nouveau, le coeur douloureux et fait cette prière : “Seigneur, Tu vois que les démons m’empêchent de prier avec un esprit pur. Inspire-moi ce que je dois faire pour que les démons me quittent.”
Et le Seigneur lui répond dans son âme : “Les âmes orgueilleuses souffrent toujours des démons.”
“Seigneur, apprends-moi ce que je dois faire pour que mon âme devienne humble.”
Et de nouveau, dans son coeur, il reçoit cette réponse : “Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas.”

Dans ses paroles et ses écrits, saint Silouane met en valeur d’une part le rôle du Saint-Esprit dans la vie spirituelle, d’autre part l’immense amour qu’il nous faut porter à tout homme. Voici quelques citations de notre saint :

Dieu et toutes les choses célestes ne peuvent être connu qu’à travers le Saint Esprit.

Le Seigneur a un immense amour pour l’homme qu’il nous est donné de connaitre dans le Saint Esprit.

Le Saint Esprit est l’esprit d’humilité, de paix et d’intégrité ; le Saint Esprit est l’esprit de compassion et d’amour des ennemis.

Autrefois je pensais que le Seigneur n’accomplissait de miracles qu’en réponse aux prières des saints, mais, maintenant, j’ai compris que le Seigneur fait aussi des miracles pour le pécheur aussitôt que son âme s’humilie. Plusieurs, par inexpérience, disent que tel saint a fait un miracle, mais j’ai compris que c’est le Saint-Esprit demeurant en l’homme qui accomplit les miracles.

Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l’Église les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l’amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l’amour et l’humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.

Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n’est pas avec nous !

Si la grâce de l’Esprit Saint habite le cœur d’un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour et nuit afin qu’ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait pour ceux qui le crucifiaient : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34). Étienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs afin que Dieu ne leur impute pas ce péché… (Actes VII, 60). Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n’a pas compassion du pécheur n’a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l’Esprit Saint.

Grâce aux moines, la prière ne cesse jamais sur la terre, et là est leur utilité pour le monde. Le monde tient grâce à la prière. Si la prière cessait, le monde périrait.

Le Saint-Esprit unit tous les hommes, et c’est pourquoi les Saints nous sont proches. Lorsque nous les prions, alors, par le Saint-Esprit, ils entendent nos prières et nos âmes sentent qu’ils prient pour nous.

Il meurt le 11 (/24) septembre 1938, pendant le chant des matines.

Saint Silouane est canonisé comme saint par le Patriarche de Constantinople le 26 novembre 1987. Il est depuis devenu une figure vénérée par de nombreux chrétiens en Russie comme dans le reste du monde.

*

Dans le rit byzantin, la fête de la Nativité de la Mère de Dieu est l’une des douze grandes fêtes de l’année liturgique. Elle est précédée d’un jour d’avant-fête (le 7 septembre) et de quatre jours d’après-fête (clôture de la fête le 12 septembre).

Cette fête, probablement d’origine hiérosolomytaine, semble avoir été introduite dans le synaxaire de Constantinople par l’empereur Maurice (582 † 602). Saint Jean Damascène (c. 676 † 749) en fait mention dans ses homélies, de même Saint André de Crète (660 † 740) :

Aujourd’hui comme pour des noces, l’Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd’hui, dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, l’humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l’état primitif. Aujourd’hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n’a pas de mère, née elle-même de l’infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd’hui est apparu l’éclat de la pourpre divine, aujourd’hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd’hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d’Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd’hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l’ordre de Melchisédech, le sacerdoce d’Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd’hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.

Le Pape d’origine syrienne saint Serge Ier (c. 650 † 701) introduisit cette fête à Rome dans le rit romain, faisant précéder la messe d’une procession ; fait curieux (qui n’est pas isolé), le tropaire de l’office byzantin de la fête a été traduit en latin et sert d’antienne de Magnificat des secondes vêpres romaines. Saint Serge Ier mourut du reste le 8 septembre 701.

*

Le dimanche avant la fête de l’Exaltation de la Croix est caractérisé par un prokimenon, une épître, un alléluia et un évangile propres, qui exaltent par leurs textes la Croix de Notre Seigneur et préparent à la célébration de cette grande fête.

***

Aux heures
A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Martyr. Et maintenant. Theotokion de tierce. Kondakion : du dimanche.
A sexte: Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire de l’avant-fête. Et maintenant. Theotokion de sexte. Kondakion : de l’avant-fête.

A la divine liturgie de saint Jean Chrysostome

Tropaires des Béatitudes : 4 tropaires du dimanche, ton 7, 4 tropaires des 7ème & 8ème ode du [premier] canon de la fête, œuvre de saint Jean Damascène (676 † 749), & 4 tropaires de la 6ème ode du canon du Vénérable Père :
1. Il est beau à voir & bon à manger, * le fruit qui a causé mon trépas ; * mais le Christ est cet arbre de vie * dont je puis manger sans mourir ; * & je crie avec le bon Larron : ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
2. Dieu de tendresse, mis en croix, tu effaças * la cédule de l’antique péché d’Adam ; * de l’erreur tu sauvas l’ensemble des mortels : ** aussi nous te chantons, Bienfaiteur & Seigneur.
3. Sur le croix, Dieu de tendresse, tu clouas nos péchés, * par ta mort tu triomphas de la mort ; * d’entre les morts tu éveillas les trépassés ; ** aussi nous nous prosternons devant ta sainte Résurrection.
4. Dans les oreilles d’Eve le serpent injecta son venin, * mais le Christ sur l’arbre de la croix * fit jaillir pour le monde la douceur de la vie. ** Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.
5. Les manifestations matérielles n’ont pas permis à Moïse, le législateur, * de comprendre ton grand mystère, ô Très-Pure, * mais ces symboles lui ont enseigné à ne pas penser de manière terrestre. * C’est pourquoi, étonné par le miracle, il disait : ** Béni est le Dieu de nos pères.
6. Le chœur divin te nomma Montagne, Échelle et Porte céleste. * De toi s’est détachée la Pierre sans l’aide de mains d’homme. * Tu es la porte par laquelle est passé le Seigneur, ** le Dieu de nos pères qui fait des merveilles.
7. Le sanctuaire prédestiné de notre réconciliation avec Dieu commence maintenant son existence. * Elle doit enfanter le Verbe qui nous apparaît dans la lourdeur de la chair. * Nous qui, par Lui, du non-être avons été amenés à l’être, ** nous le chantons et l’exaltons dans tous les siècles.
8. L’abolition de l’infécondité * a mis un terme à l’impuissance du monde à produire le bien ; * elle a clairement montré le miracle de la venue du Christ parmi les hommes. * Nous qui, par Lui, du non-être avons été amenés à l’être, ** nous Le chantons et L’exaltons dans tous les siècles.
9. Hiérarques et prêtres, * moines et tout le peuple, * réjouissez-vous et glorifiez en choeur Dieu et Sa Mère très pure : * un encens nouveau monte devant le trône des cieux pour notre protection,** — c’est Silouane, prière pure, brûlant de la flamme de l’Esprit Saint.
10. Réjouis-toi, Mont Athos, * toi et tous tes habitants ascètes, * et acclamez Dieu par des psaumes, des chants et des hymnes spirituels : * que ton fidèle serviteur soit bien accueilli devant ta face, ** car par ses prières une nouvelle grâce a été accordée à la Sainte Église.
11. Accourez tous, fidèles, vous joindre aux ascètes de la Sainte Montagne, et honorons par nos éloges la mémoire du juste en disant : Exaltez le Seigneur notre Dieu et prosternez-vous devant sa Sainte Montagne, car il est admirable celui qui repose en ses saints.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 7 : Tu as détruit la mort par ta croix, * ouvert au Larron le Paradis ; * changé en joie les pleurs des myrrophores * et ordonné aux apôtres de prêcher. * Tu es ressuscité, ô Christ Dieu, ** donnant au monde ta grande miséricorde !
2. Tropaire de la fête, ton 4 : Ta nativité, Vierge Mère de Dieu, * a annoncé la joie à tout l’univers, * car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, * qui, en détruisant la malédiction, nous a donné la bénédiction ; ** et en abolissant la mort, Il nous a donné la vie éternelle.
3. Tropaire du Vénérable Père, ton 2 : Enflammé du zèle de l’amour des séraphins pour le Seigneur * et de Jérémie qui pleura pour le peuple * le fervent imitateur, * ô tout bénit Père Silouane, * entendant l’appel de la Mère du Seigneur des Hauteurs, * avec un sage courage tu recracha le serpent du péché * et t’arrachas des griffes du monde vers la montagne de l’Athos, * où en labeurs et prières, cimentés par les larmes, * tu acquis en abondance la grâce de l’Esprit-Saint * avec lequel nos cœurs sont enflammés. * Etant raffermis par toi, nous clamons avec componction : * Mon Seigneur, ma Vie et la Joie de Tes saints, ** sauve le monde et nous de toutes cruautés.
4. Kondakion du dimanche, ton 7 : La puissance de la mort ne peut plus retenir les hommes, * car le Christ est descendu pour briser et détruire sa force. * Les enfers sont enchaînés, * les prophètes en chœur se réjouissent et disent : * Le Sauveur est apparu aux croyants. ** Venez, fidèles, prendre part à la Résurrection.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
4. Kondakion du Vénérable Père, ton 2 : Epoustouflant prédicateur de l’humilité * et illumination réchauffée par l’amour du Saint-Esprit pour l’humanité : * ô Silouane, bien-aimé de Dieu, * l’Eglise de Russie se réjouit en tes œuvres. * De même, tous les moines de la montagne Athonite et tout le peuple chrétien * se réjouissent, se tournant vers Dieu avec l’amour des enfants. * Supplie Le pour nous, toi qui a vu Dieu et est égal aux Anges, * que nos âmes s’enflamment de ton amour afin qu’elles soient sauvées.
5. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
6. Kondakion de la fête, ton 4 : Joachim et Anne ont été délivrés de l’opprobre de la stérilité, * et Adam et Ève de la corruption de la mort, * en ta sainte nativité, ô Très-pure. * Délivré de la condamnation pour ses péchés, ton peuple célèbre ta nativité et te clame : ** La femme stérile enfante la Mère de Dieu qui nourrit notre vie.

Prokimen
Du dimanche avant la Croix, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et béni ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
Du Vénérable Père, ton 7 :
℟. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses serviteurs (Psaume 115, 5).]

Epîtres
Du dimanche avant la Croix: Galates (§ 215) VI, 11-18.
Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est mort, crucifié pour moi, comme je suis mort, crucifié pour le monde !
Du jour : 2 Corinthiens (§ 181) VI, 1-10.
Mais agissant en toutes choses comme des ministres de Dieu, nous nous rendons recommandables par une grande patience dans les maux, dans les nécessités, et dans les extrêmes afflictions.
Du Vénérable Père : Galates (§ 213) V, 22 – VI, 2.
Si nous vivons par l’Esprit, conduisons-nous aussi par l’Esprit.

Alleluia
Du dimanche avant la Croix, ton 1 :
℣. Il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton Nom, ô Très-Haut, (Psaume 91, 1)
℣. de publier au matin ton amour, ta fidélité au long des nuits (Psaume 91, 2).
Du Vénérable Père, ton 6 :
℣. Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur, et qui a une grande affection pour ses commandements (Psaume 111, 1).

Evangiles
Du dimanche avant la Croix : Jean (§ 9) III, 13-17.
De l’avant-fête : Matthieu (§ 105) XXV, 14-30.
Son maître lui répondit : Ô bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup : entrez dans la joie de votre seigneur.
Du Vénérable Père : Luc (§ 24) VI, 17–23.
Et tout le peuple tâchait de le toucher, parce qu’il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous.

A la commémoraison de la Très-Sainte Mère de Dieu durant l’anaphore eucharistique, de la fête
Verset : Magnifie, ô mon âme, la très glorieuse nativité de la Mère de Dieu.
Hirmos de la 9ème ode du second canon de matines, œuvre de saint André de Crète, évêque de Gortyne (c. 660 † 740) : Étrangères aux mères, la virginité,* et étranger aux vierges, l’enfantement ; * mais en toi, Mère de Dieu, * les deux merveilles sont unies * et toutes les familles des nations, ** d’âge en âge nous te magnifions.

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
Du saint : La mémoire du juste sera éternelle (Psaume 111, 6). Alleluia, alleluia, alleluia.

Télécharger le livret des choristes au format PDF

Programme du Samedi des Quatre-Temps de septembre

Samedi des Quatre-Temps de SeptembreSaint-Eugène, le samedi 23 septembre 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 9h30.

> Catéchisme sur les Quatre-Temps

Que signifie le figuier, sinon la nature humaine ? Que signifie, que montre la femme courbée, si ce n’est la même nature ? Cette nature a été, et bien plantée comme le figuier, et bien créée comme la femme : mais tombée de son plein gré dans la faute, elle ne conserve pas le fruit des soins de son maître ni l’état de rectitude. Se jetant en effet vers le péché de sa volonté, elle a perdu la droiture parce qu’elle n’a pas voulu porter les fruits de l’obéissance. Elle, créée à l’image de Dieu, en ne persistant pas dans sa dignité, a dédaigné de conserver l’état dans lequel elle avait été plantée ou créée. C’est pour la troisième fois que le maître de la vigne vient au figuier, parce qu’il a recherché le genre humain avant la loi, sous la loi, sous le règne de la grâce : en l’attendant, en l’avertissant, en le visitant.
Homélie de saint Grégoire, pape, IInde leçon des vigiles nocturnes de ce samedi.

A la sainte messe :

  • Propre grégorien du jour
  • Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
  • Offertoire Dómine, Deus salútis meæ, chanté avec ses antiques versets
  • Sanctus XVIII
  • A l’élévation : O salutaris sur le ton de l’hymne de la Croix : Vexilla Regis prodeunt
  • Agnus Dei XVIII
  • Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume LXXX
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Bénédictions des Trois Enfants dans la fournaise – Vème ton

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme du Vendredi des Quatre-Temps de septembre

Vendredi des Quatre-Temps de septembreSaint-Eugène, le vendredi 22 septembre 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 19h.

> Catéchisme sur les Quatre-Temps

Si donc nous faisons des œuvres bonnes, qui répandent dans l’Église l’odeur d’une bonne réputation, que faisons-nous en ce qui concerne le corps du Seigneur, sinon de l’inonder de parfum ? Mais la femme se tint aux pieds de Jésus : nous nous mettons devant les pieds du Seigneur quand nous nous opposons à ses voies par nos péchés ; mais si nous nous convertissons après nos fautes et embrassons une pénitence sincère, alors nous nous tenons en arrière, à ses pieds, car nous voulons suivre ses pas au lieu de les arrêter. La femme arrose ses pieds de ses larmes : ce que nous faisons aussi vraiment si, par un sentiment de compassion, nous nous inclinons vers le moindre des membres du Seigneur, si nous prenons part à la souffrance de ses saints dans la tribulation ; si, leur tristesse, nous la considérons comme notre tristesse.
Homélie de saint Grégoire, pape, IInde leçon des vigiles nocturnes de ce vendredi.

A la sainte messe :

  • Propre grégorien du jour
  • Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
  • Commémoraison de la fête de saint Lin, pape et martyr
  • Offertoire Benedic, chanté avec ses antiques versets
  • Sanctus XVIII
  • A l’élévation : O salutaris sur le ton de l’hymne de la Croix : Vexilla Regis prodeunt
  • Agnus Dei XVIII
  • Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume CXVIII
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Benedic anima mea (Psaume CII, 2) et Psaume XCVI – Vème ton

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme du Mercredi des Quatre-Temps de septembre

Mercredi des Quatre-Temps de septembreSaint-Eugène, le mercredi 22 septembre 2021, grand’messe en rit romain traditionnel de 19h.

> Catéchisme sur les Quatre-Temps

La semaine qui suit l’Exaltation de la Sainte Croix, l’Eglise romaine célèbre le jeûne des Quatre-Temps, lequel s’étend sur le mercredi, le vendredi et le samedi de la semaine, quatre fois dans l’année au commencement des saisons. Cette pratique, qui remonte à la plus haute antiquité, s’inspire directement de l’Ecriture : le prophète Zacharie parle ainsi du Jeûne du quatrième, du cinquième, du septième (= “septembre”) et du dixième (“décembre”) mois. Il est de règle que la station du mercredi des Quatre-Temps soit toujours à Rome dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. La messe des Mercredis des Quatre-Temps comporte deux prophéties de l’Ancien Testament avant l’Evangile. Une première oraison est dite avant la première prophétie, et le chant de la collecte de la messe n’arrive qu’après le chant d’un premier graduel.

Voici comment le Sacramentaire gélasien annonçait l’arrivée des jeûnes des Quatre-Temps :

Frères très aimés, la purification annuelle du jeûne qui sanctifie le corps et l’âme nous est annoncée par le retour de ce mois salutaire. Donc, aux féries quatrième et sixième, unissons-nous d’un commun zèle pour offrir à Dieu le jeûne spirituel ; et samedi, célébrons les saintes vigiles de la piété chrétienne en l’Église du bienheureux Pierre, sur l’intercession duquel notre foi fonde son espérance. Ainsi en ces jours saints, les souillures du péché dues à la fragilité de la chair seront effacées par le jeûne et l’aumône, avec l’aide de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père et l’Esprit-Saint dans les siècles des siècles.

A la sainte messe :

  • Propre grégorien du jour – mémoire de saint Eustache & de ses compagnons, martyrs
  • Kyrie : des féries de pénitence au propre de Paris
  • Offertoire Meditabitur, chanté avec ses antiques versets
  • Sanctus XVIII
  • A l’élévation : O salutaris sur le ton de l’hymne de la Croix : Vexilla Regis prodeunt
  • Agnus Dei XVIII
  • Antienne de communion, chantée avec des versets du psaume LXXX
  • Benedicamus Domino XVIII
  • Après le dernier Evangile : Salve Regina
  • Procession de sortie : Antienne Gaudium Domini (II Esdras 10) et Psaume XCVI – IVème ton

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.

Programme du XVIème dimanche après la Pentecôte

XVIème dimanche après la Pentecôte - Saint-Eugène, le dimanche 17 septembre 2023, grand’messe en rit romain traditionnel de 11h. Secondes vêpres & salut du Très-Saint Sacrement à 17h45.

La guérison de l’hydropique.

Voici d’abord la guérison d’un hydropique, en qui le poids de la chair accablait l’âme et éteignait l’ardeur de l’esprit. Puis vient une leçon d’humilité, quand le Seigneur condamne ceux qui, dans le banquet nuptial, choisissent les premières places : il le fait néanmoins avec douceur, voulant qu’une bonté persuasive tempère la sévérité de la réprimande, que la raison serve à la persuasion, et que la correction réprime la convoitise. Cette leçon d’humilité est accompagnée d’une leçon de miséricorde, et les paroles du Seigneur nous prouvent que la miséricorde doit se pratiquer envers les pauvres et les faibles ; car être hospitalier pour ceux qui en récompenseront, c’est plutôt de l’avarice que de la charité.
Homélie de saint Ambroise, évêque, VIIème leçon des vigiles nocturnes de ce dimanche, au troisième nocturne.

A la messe :

IIndes vêpres du XVIème dimanche après la Pentecôte. Au salut du Très-Saint Sacrement :

  • Motet d’exposition : Christum Regem adoremus – Invitatoire des matines de la Fête-Dieu avec des versets du Psaume 33 sur une ancienne psalmodie
  • A la Bienheureuse Vierge Marie : Salve Regina – solennel, du Ier ton
  • Prière pour Notre Saint Père le Pape : Tu es Petrus du VIIème ton.
  • A la bénédiction du Très-Saint Sacrement : Tantum ergo du IIIème ton.
  • Chant d’action de grâces : In voce exultationis, VIème ton (antienne de Antiphonaire de Notre-Dame de Paris du XIIIème s. pour le second nocturne de la Fête-Dieu & psaume CXVI)

Télécharger le livret de cette messe au format PDF.
Télécharger le livret des IIndes vêpres du dimanche.
Télécharger le livret des IIndes vêpres et du salut du Très-Saint Sacrement propre à ce dimanche au format PDF.

Iconographie & les 3 leçons des nocturnes de ce dimanche, sur notre page Facebook.

Programme du XVème dimanche après la Pentecôte – saint Babylas d’Antioche – saint prophète Moïse – ton 6

Saint hiérmoratyr Babylas et ses enfantsParoisse catholique russe de la Très-Sainte Trinité, le dimanche 17 septembre 2023 du calendrier grégorien, 4 septembre 2023 du calendrier julien, tierce & sexte à 8h55, divine liturgie de saint Jean Chrysostome à 9h15.

Dimanche du ton VI de l’Octoèque. Nous fêtons aussi en ce jour le saint hiéromartyr Babylas, évêque d’Antioche la Grande et trois enfants martyrs qu’il instruisait.

Saint Babylas fut le douzième successeur de saint Pierre sur le trône d’Antioche, il y succède à l’évêque Zébennos en l’an 237. Après saint Ignace, il s’agit du plus célèbre des évêques d’Antioche des trois premiers siècles.

Eusèbe de Césarée (Histoire Ecclésiastique Livre VI, chapitre XXIV) raconte que saint Babylas interdit l’accès à l’Eglise d’Antioche à l’empereur Philippe l’Arabe (empereur romain de 244 à 249) qui s’y présentait pour prier avec les fidèles pour la vigile pascale, accès refusé en raison de ses péchés. L’empereur confessa effectivement ses péchés et prit place alors avec les pénitents publics dans le narthex extérieur de la cathédrale. Cet épisode rapporté par Eusèbe laisse entendre que Philippe l’Arabe (issu d’une famille arabe de Syrie) aurait été le premier empereur chrétien bien avant Constantin. Il est plus probable que cet empereur pratiquait une politique de large tolérance envers les chrétiens, politique alliée à un syncrétisme religieux personnel, d’autant plus volontiers que la Syrie d’où il était originaire comportait déjà une proportion très élevée de chrétiens dans sa population. Toutefois les actes rendus au culte impérial ne cessèrent pas durant son règne (notamment au cours des cérémonies célébrant le millénaire de la fondation de Rome en 247).

Saint Babylas termina sa vie terrestre par le martyre durant la persécution de Dèce : ayant confessé sa foi, il fut chargé de chaînes (probablement en 250) et jeté en prison, avec trois jeunes disciples qu’il instruisait de la foi chrétienne, Urbanus, Barbadus et Apollonius. Saint Babylas mourut dans sa prison (probablement en 251), ayant demandé à être enterré avec ses chaînes, tandis que les saints Urbanus, Barbadus & Apollonius furent décapités, au témoignage de saint Jean Chrysostome, qui, alors qu’il était évêque d’Antioche, prononça un panégyrique sur son prédécesseur saint Babylas. Dans cette homélie, le saint docteur rapporte aussi les faits suivants, connus de tout son auditoire :

En 351, le césar Constantius Gallus fit bâtir à Daphnè (dans la banlieue d’Antioche), devant le temple d’Apollon qui tombait alors en ruine, une église consacrée à saint Babylas, où il fit placer ses reliques. Mais en 362, son frère l’empereur Julien l’Apostat tenta de restaurer le temple païen et relancer l’oracle qui s’y tenait autrefois ; comme il ne recevait pas de réponse, il en conclut que la proximité du saint chrétien contrariait le dieu ; il fit exhumer les reliques de Babylas et les renvoya à Antioche où elles étaient primitivement enterrées. Durant cette translation des reliques, les chrétiens en procession chantèrent le psaume 96 (“Le feu marchera devant lui, et embrasera tout autour de lui ses ennemis. Ses éclairs ont paru dans toute la terre ; elle les a vus, et en a été toute émue. (…) Que tous ceux-là soient confondus qui adorent les ouvrages de sculpture, et qui se glorifient dans leurs idoles : adorez-le, vous tous qui êtes ses anges.”). Le lendemain, 22 octobre, la foudre frappa le temple d’Apollon, l’incendie qui en résultat détruisit le toit et l’idole d’Apollon ; l’empereur soupçonnant un acte de malveillance des chrétiens eux-mêmes, ordonna la fermeture de la cathédrale d’Antioche et le déclenchement d’une persécution. Mais Julien mourut peu après et le temple d’Apollon, complètement ruiné, ne fut jamais restauré.

Au début du Vème siècle, saint Marolus, évêque de Milan – qui était né en Mésopotamie et avait passé sa jeunesse en Syrie, où il fuyait la terrible persécution de Shapour II dans l’empire perse, – apporta une partie des reliques de saint Babylas à Milan, où il fit construire une basilique en son honneur. Cet édifice magnifique est toujours l’une des églises majeures de la capitale lombarde.

Basilique Saint-Babylas de Milan

*

Saint Prophète MoïseNous fêtons également en ce jour le saint prophète Moïse.

Fils d’Amram et de Jocabed, de la tribu de Lévi, Moïse (en hébreu מֹשֶׁה, en grec Mωϋσῆς ou Μωσῆς, en slavon Моисей, en latin Moyses) est le premier des treize personnages à être nommé “homme de Dieu” (en hébreu איש האלוהים) dans la Bible et le premier à être considéré comme prophète dans l’Ancien Testament. Sa vie nous est connue principalement par le Livre de l’Exode et celui du Deutéronome.

Découvert dans un panier sur le Nil par la fille de Pharaon, celle-ci lui donne son nom, explicable en hébreu comme “sauvé des eaux” mais plus probablement d’origine égyptienne : la racine msy qui signifie “fils” et qui entre en composition dans beaucoup de noms de souverains égyptiens : Thoutmosis (“fils de Thot”), Ramsès (“fils de Ra”).

À quarante ans, Moïse constate la misère de son peuple réduit en esclavage et tue un contremaître égyptien qui battait un Hébreu. Il n’a d’autre choix que de s’enfuir dans le désert et trouve asile auprès de Jethro, prêtre de Madian. Moïse prête main-forte aux filles de Jethro et se marie avec l’une d’elles, Séphora. Il mène une vie de berger, faisant paître ses moutons loin dans le désert.

Lorsque Moïse atteint l’âge de 80 ans, Dieu se révèle à lui et lui dévoile sa mission : Le Seigneur lui apparut au milieu d’un buisson alors qu’il faisait paître les moutons de son beau-père et lui révèle son Nom (Exode III). Il fait sortir alors les Enfants d’Israël hors d’Égypte, leur faisant passer la Mer Rouge, (Exode XII à XV) puis après une errance de 40 ans au désert, les mène jusqu’à la Terre promise, le pays de Canaan, sur le seuil duquel il meurt, âgé de 120 ans (Deutéronome XXXIV).

Le saint prophète Moïse, qui apporta l’ancienne Loi à son peuple et le libéra de l’esclavage des Egyptiens est la figure du Christ, qui nous donne la Loi Nouvelle et scelle notre libération de la mort et du péché par sa passion et sa résurrection.

*

A tierce : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Prophète. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.
A sexte : Tropaire du dimanche. Gloire au Père. Tropaire du Hiéromartyr. Et maintenant. Theotokion de l’heure. Kondakion : du dimanche.

Tropaires des Béatitudes : 8 tropaires du dimanche, ton 6 :
1. Souviens-toi de moi, Dieu Sauveur, * quand tu entreras dans ton royaume, ** seul Ami des hommes, sauve-moi.
2. Adam fut séduit par l’arbre défendu, * mais par celui de la Croix tu as sauvé * le bon Larron s’écriant : ** Dans ton royaume, Seigneur, souviens-toi de moi.
3. Ayant brisé les portes & les verrous de l’Enfer, * tu as ressuscité, Source de vie, * Sauveur, tous ceux qui s’écrient : ** Gloire à ta sainte Résurrection.
4. Souviens-toi de moi, Seigneur * qui par ta sépulture triomphas de la mort * & comblas de joie l’univers, ** Dieu de tendresse, par ta Résurrection.
5. Les Myrophores venues au tombeau * entendirent l’Ange proclamer : * Il est vraiment ressuscité, ** le Christ qui illumine le monde entier.
6. Le Christ qui fut cloué * sur le bois de la croix * & sauva le monde de l’erreur, ** chantons-le tous d’un même chœur.
7. Glorifions le Père & le Fils * & l’Esprit de sainteté, * disant à l’indivise Trinité : ** sauve nos âmes, nous t’en prions.
8. O Vierge qui a conçu de merveilleuse façon * & mis au monde en ces derniers temps * ton propre Créateur, ** sauve les fidèles qui te magnifient.

A la petite entrée :
1. Tropaire du dimanche, ton 6 : Les vertus angéliques sur ton tombeau, * les gardes pétrifiés de crainte, * Marie près de ton sépulcre cherchait ton corps très pur ; * Toi, Tu captives l’enfer sans être séduit. * Tu vas à la rencontre de la Vierge, ** Tu donnes la Vie, ô Ressuscité des morts, gloire à toi !
2. Tropaire du Hiéromartyr, ton 4 : Des Apôtres ayant partagé le genre de vie et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus la voie qui mène à la divine contemplation ; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi; * hiéromartyr Babylas, , * prie le Christ Dieu, ** afin qu’il sauve nos âmes.
3. Tropaire du Prophète, ton 2 : Tu es monté sur les hauteurs des vertus, ô Prophète Moïse, * et c’est pour cela aue tu fus choisi pour voir la gloire de Dieu ; * tu reçus les tablettes pleines de grâce de la loi, * et portant sur toi-même les traits de la grâce, * tu fus la gloire honorée des prophètes ** et le grand mystère de la piété.
4. Kondakion du Hiéromartyr, ton 8 : Comme un héraut de la foi et soutien de ceux qui souffrent, * l’Eglise radieuse en ce jour te glorifie, ô glorieux Babylas ; * puisque tu as de l’audace auprès du Seigneur, * afin que soient gardés dans une parfaite paix ceux qui te magnifient et te louent, ** demande-le au Christ, ô toi qui a beaucoup souffert.
5. Gloire au Père, & au Fils, & au Saint-Esprit.
6. Kondakion du Prophète, ton 2 : CLe chœur des prophètes, avec Moïse et Aaron, * se réjouit aujourd’hui * parce que la fin de leur prophétie a trouvé son accomplissement pour nous : * aujourd’hui la Croix brille, par laquelle Tu nous as sauvés. ** Par leurs prières, ô Christ Dieu, aie pitié de nous.
7. Et maintenant, & toujours, & dans les siècles des siècles. Amen.
8. Kondakion du dimanche, ton 6 : De sa main, source de vie, * le Donateur de vie a ressuscité tous les morts du fond des ténèbres, * lui, le Christ Dieu, * qui a accordé la résurrection à l’homme qu’il avait façonné, * car il est le Sauveur, la résurrection et la Vie de tous, ** lui, le Dieu de l’univers.

Prokimen
Du dimanche, ton 6 :
℟. Sauve, Seigneur ton peuple, et bénis ton héritage (Psaume 27, 9).
℣. Vers Toi, Seigneur, j’appelle : mon Dieu, ne reste pas silencieux en face de moi (Psaume 27, 1).
[Des Saints, ton 4 :
℟. Pour les saints qui sont sur sa terre, le Seigneur a rendu merveilleuse toutes ses volontés (Psaume 15, 3)]

Epîtres
Du dimanche : 2 Corinthiens (§ 176) IV, 6-15.
Portant toujours en notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus paraisse aussi dans notre corps.
[Des Saints : Hébreux (§ 330) XI, 33 – XII, 2.
Puis donc que nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout le poids qui nous abat, et des pièges qui nous assiègent, et courons par la patience dans cette carrière qui nous est ouverte.]

Alleluia
Du dimanche, ton 6 :
℣. Qui demeure à l’abri du Très-Haut, loge à l’ombre du Puissant (Psaume 90, 1),
℣. dit au Seigneur : « Mon rempart, mon refuge, mon Dieu en qui je me fie » (Psaume 90, 2).
[Des Saints, ton 4 :
℣. Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés ; et il les a délivrés de toutes leurs peines (Psaume 33, 18).]

Evangiles
Du dimanche : Matthieu (§ 92) XXII, 35-46.
Jésus lui répondit : Vous aimerez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre cœur, de toute votre âme et de tout votre esprit.
[Des Saints : Luc (§ 67) XII, 32–40.
Vendez ce que vous avez, et le donnez en aumône ; faites-vous des bourses qui ne s’usent point par le temps : dans le ciel un trésor qui ne périsse jamais ; d’où les voleurs n’approchent point, et que les vers ne puissent corrompre : car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.]

Verset de communion
Du dimanche : Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le au plus haut des cieux. (Psaume 148, 1).
[Des Saints :Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur ; aux cœurs droits convient la louange (Psaume 32, 1). Alleluia, alleluia, alleluia.]

Télécharger le livret des choristes au format PDF.